Les journalistes indépendants Marocains Soulaiman Raïssouni et Omar Radi sont détenus à la prison de Oukacha (Casablanca) depuis des mois. Privés de leur liberté et placés à l’isolement, ils sont la cible de poursuites judiciaires arbitraires. Ils sont désormais en grève de la faim.
Soulaiman Raïssouni, rédacteur en chef du magazine Akhbar al Yaoum, l’un des derniers bastions de la presse libre, est derrière les barreaux depuis le 22 mai 2020. Omar Radi, journaliste connu pour sa plume critique en matière d’inégalités, de corruption et de violations des droits humains au Maroc, est incarcéré depuis le 29 juillet 2020. Tous deux ont vu leurs demandes de libertés dans l’attente de leur procès refusées. Les audiences sont constamment reportées et ils sont désormais placés à l’isolement cellulaire.
Soulaiman Raïssouni et Omar Radi sont accusés d’un large éventail de crimes, allant des délits sexuels à la mise en danger de la sécurité de l’État. Ils sont également poursuivis pour agression et espionnage. Toutes les garanties effectives d’un procès équitable pour ceux journalistes font défaut.
Il faut rappeler que le Directeur d’Akhbar al Yaoum, Taoufik Bouachrine, est emprisonné depuis 2018 à l’issue d’un procès “pour agression sexuelle”. Depuis 2018, un groupe de travail de l’ONU demande sa libération, arguant que la détention du journaliste est arbitraire compte tenu du nombre d’irrégularités lors de son procès.
Inculpé et placé en détention provisoire le 22 mai 2020, Soulaiman Raïssouni attend son procès qui a débuté le 9 février 2021 et a été à deux reprises reporté. Pour dénoncer ses conditions de détention et réclamer sa remise en liberté, il a entamé une grève de la faim illimitée depuis le 08 avril 2021.
Omar Radi a été arrêté à son retour d’un séjour d’Algérie pour outrage à magistrat. Il a également entamé une grève de la faim qu’il a dû suspendre pour raisons médicales après trois semaines.
Aujourd’hui, la grève de la faim des deux journalistes est le seul moyen dont ils disposent pour protester contre les procédures judiciaires inéquitables. Leurs vies sont gravement en danger.
Nous, signataires de cet appel, demandons expressément au gouvernement Marocain :
● l’abandon de toutes les charges non fondées ;
● la garantie effective de leur droit à un procès équitable ;
● la suspension de leur détention provisoire et leur libération immédiate ;
● la libération immédiate de tous les prisonniers politiques persécutés et/ou condamnés par le régime Marocain.
Les premières signataires:
Diana de Vries
Abdellah Tallal
Amin ELMOUADEN
Anne-Ruth Wertheim
Willem Bos
Yvonne Steur
Habib el Kaddouri
Mehdi Semlali
Ineke Palm
Hirak beweging
Sylke Muller
Saida Derrazi
Hamid Oujaha
Abdou Menebhi
Santi van den Toorn
Benji de Levie
Rudi Künzel
Petra Snelders
Jille Belisario
Bernadette Raymakers
Tunny Jongejan-Maat
Nonoi Hacbang
Robert Soeterik
Mustafa Ayranci
Yael Voerman
Sietske de Boer
Max de Ploeg
Anne-Ruth Wertheim
Dr. Rudi Künzel
Frederique Janss
Ineke van der Valk
Rob Marijnissen
Mohamed Sellami
Anass Bendrif
M Ibrahimi
Dris Bouras
Jawa Moustakbal
Ewoud Butter
Evert Pronk
Mhamed el Ouafrassi
Dorothea Touwen
Iman Akel
Binnur Zengin
Hassan Ayi
Omar elMiloudi